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Le
contenu de cette rubrique est animé et vit grâce au volontariat et
à la sympathie de Martin de Kerimel de Kerveno, pratiquant du club
de Nice. Merci, Martin, pour ces beaux articles ! |
Mars - Avril - Mai 2004
Robert Gramondi
64
ans
Ceinture noire 5e Dan
CAM
Ollioulais
Au cour de sa carrière martiale, a été :
- Membre de l'équipe de France de la FFVVD (Fédération
Française de Viet Vo Dao).
- Arbitre international de Viet Vo Dao et de Qwan Ki Do.
- Responsable national des grades au sein de la FFQKD (Fédération
Française de Qwan Ki Do).
- Responsable national des grades pour le Chuong Quan Khi Dao
au sein de la FFKAMA.
- Directeur technique national adjoint de la FFQKD.
- Médaillé de la Jeunesse et des Sports.
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Photo devenue l'emblème du club
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Les
débuts
Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre
des années.
Ce célèbre précepte, Robert l'illustre à sa manière: "J'ai commencé
à faire du judo à l'âge de quinze ans. J'ai obtenu ma ceinture noire
au bout de deux ans. Puis j'ai commencé le karaté en 1969, peu de
temps après l'arrivée de Maître Pham Xuan Tong en France".
Un parcours d'abord amical chez notre plus haut gradé, doublé d'un
goût non dissimulé pour ce qu'on pourrait appeler … la castagne: "C'est
avec mon cousin et ami le regretté Guy Mangini que nous avons reçu
et soutenu le Maître dans son entreprise de faire connaître son art.
Je suis allé voir une démonstration de lui à la Seyne sur Mer, et
là, j'ai compris que les Arts Martiaux étaient le genre de sport qui
me convenait."
Voilà pour l'aspect amical. Pour le reste, Robert s'amuse à dire:
"A l'époque, il ne fallait pas me chercher" et actuellement non plus.
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Avec Dominique Valéra
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Les
premiers entraînements
On dit parfois que les sports évoluent. Le Quan Khi Dao
l'a sûrement fait, et Robert sait bien que ses débuts n'ont plus grand
chose en commun avec le parcours des débutants d'aujourd'hui: "A l'époque
on travaillait le traditionnel, je m'entraînais tous les soirs et
presque tous les week-ends. Avec le Maître, pour terminer à la plage,
dans l'eau et cela même en plein hiver. Nous allions courir pieds
nus dans la colline. Quand je commence quelque chose, j'y vais à fond
ou pas du tout". Une logique qui l'a sans doute poussé à chercher
une progression constante. J'ai connu d'autres Maîtres et experts
tels Dominique Valéra (8ème Dan FFKAMA, champion du Monde par
équipe en 1972, responsable de la commission Karaté-contact
de la FFKAMA), Roger Paschy (pionnier de la Boxe Thaïlandaise
en France, champion de Karaté, acteur), Jean Frenette (précurseur
et grand champion de kata artistique) etc… Par la suite, avec le Maître
nous nous sommes liés d'amitié, on s'appelait même "frère", et je
suis devenu un peu son disciple, jusqu'à la scission de 1995. Aujourd'hui
encore, je tiens à dire que je ne conteste pas ses compétences techniques". |
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Avec Jean Frenette
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Avec Roger Paschy
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Avec les ceintures noires du club de la Seyne (2003)
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Robert le professeur
Partager son savoir, pour le 5ème Dan qu'est aujourd'hui
Robert, ça a toujours été une évidence: "Ce que j'ai appris, je tenais
et je tiens à le partager avec mes élèves. Au départ, en 1973, lorsque
j'ai créé mon premier club, ça a été très dur, mais un an après, j'avais
80-90 élèves. Je pense qu'il y a autre chose que la technique ou le
combat. Il faut du respect, de l'indulgence, de la politesse et surtout
rester humble."
Le bilan est éloquent, les chiffres parlent d'eux-mêmes: "J'ai dû
former quelque chose comme 53 ou 55 ceintures noires. Maintenant,
je suis content de voir mes anciens élèves enseigner et être arrivés
à un très bon niveau. C'est très important que ça continue et que
les jeunes prennent la relève". |
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Le club d'Ollioules en 1974
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Lors d'un stage en Guadeloupe
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Hoanh Cuoc
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L'école
Chuong Quan Khi Dao et les autres arts martiaux
"Tous les arts martiaux sont bons, seuls les pratiquants
peuvent être mauvais": parole de (grand) spécialiste. Robert, malgré
de nombreuses années de pratique et un grade inégalé au sein de l'école
Chuong Quan Khi Dao, ne "frime" pas.
En tant que conseiller technique de ses anciens clubs, il délivre
toujours des conseils, peut-être plus spirituels que pratiques, mais
dignes du plus grand intérêt: "Il faut aller jusqu'au bout, même au
delà de ses propres limites. Les arts martiaux sont une discipline
différente des autres. Elle impose une très grande volonté, une philosophie
particulière. Je crois qu'il faut se référer à la façon dont ils étaient
appliqués à l'origine. C'est une règle de conduite stricte à laquelle
il ne faut pas déroger".
Signalons au passage que Robert est 3ème Dan de Viet Vo Dao et instructeur
de gymnastique TAM THE (forme de Taï Chi Chuan). |
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Technique aérienne sur la plage
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La
récompense de la perfection
"Aujourd'hui, on ne peut plus travailler comme il y a
35 ans. Ce n'est pas forcément un mal, mais à l'époque, on avait la
patate. On faisait des ciseaux sur le goudron, dans les rues, sur
les places. J'ai ouvert mon club à Ollioules en 1973, j'étais un dur
sur le tatami".
Nostalgique, Robert ? Un peu, peut-être, mais pas tant que ça.
Toujours aussi impliqué, toujours aussi passionné, il continue de
pratiquer avec l'enthousiasme d'un débutant. Les temps changent, mais
lui, presque pas: il est légitimement fier de ce dont il est encore
capable: "J'ai fait du combat jusqu'à 36 ans et aujourd'hui, à 64,
je peux encore faire 150 pompes".
Entre, ça va sans dire, beaucoup d'autres choses … |
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Double technique de projection
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Le
combat sinon rien ?
"Je ne suis pas trop axé sur le combat". Venant d'un
5e Dan, le discours pourrait surprendre quelques débutants. Mais il
a sa propre logique. Robert parle en spécialiste de ce qu'il connaît
mieux que quiconque.
En professeur, aussi, conscient des réalités de sa discipline et de
son extrême complexité: "S'il n'a pas peur, un bon technicien fera
toujours un bon combattant. Il faut du combat pour mettre en application
les différentes techniques. Cependant, le rôle des arts martiaux n'est
pas de détruire son adversaire, mais de prouver sa compétence technique".
Un mode de vie, résumé dans cette maxime originale: "Il est facile
de donner une gifle, beaucoup plus difficile de refuser de se battre".
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Projection et Ban Long Cuoc
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Avec Jacques Goavec-Mevel (4ème Dan) en Guadeloupe
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En garde avec des tonfas
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Les
armes, un bon complément
"J'ai pratiqué le long-gian (nunchaku japonais), le bâton
long, les bâtons courts, le moc-can (matraque) et, avec Maître Tong,
18 armes chinoises".
Robert maîtriserait-il toutes les facettes de son art ? On pourrait
être tenté de le penser, mais il ne le dira pas, bien au contraire:
"On ne peut pas être expert en tout, à moins d'y passer sa vie. Je
suis pour qu'on touche un peu à tout, et ensuite, faire un amalgame
entre les richesses des différents styles. Quelque soit l'arme utilisée,
elle représente un plus à l'art martial proprement dit".
Un plus qui exige évidemment une pratique plus que régulière: "Il
faut un travail journalier si on veut arriver à un niveau correct". |
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En garde avec des couteaux hirondelle
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Truc cuoc
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Contre-attaque au sabre
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En garde avec un sabre
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Avec Jean-Claude Bouret
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Les
arts martiaux au cinéma
Rien ne vaut le tatami. L'art martial sur écran géant,
ça ne séduit pas Robert plus que ça. Avec tout de même une petite
nuance: "Je ne renie pas la qualité technique de certains experts,
comme Bruce Lee, Jet Li ou bien encore Jackie Chan".
Où est le problème, alors ? "On voit des choses aberrantes. Quelqu'un
que j'admire particulièrement, c'est Chuck Norris, qui a été 7 fois
champion du monde. Beaucoup de ces artistes sortent du cirque de Pékin
et font des choses sensationnelles. Chuck Norris, quand il frappe,
il frappe. Il ne fait pas semblant. Mais je pense que Bruce Lee est
la référence, car il a fait connaître et apprécier les Arts Martiaux."
Il est tout de même à signaler que Robert à participé à plusieurs
courts métrages sur FR3 Marseille ou TF1 avec Jean-Claude Bourret,
qui est d'ailleurs devenu un de ses amis. |
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Casse de galet
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Le
Quan Khi Dao comme mode de vie
"Je pense avoir la foi".
Tout est dit en cinq mots, pas un de plus.
Robert, malgré toute son implication, malgré son expérience, malgré
son grade, pense comme beaucoup d'autres que le Quan Khi Dao est un
tout, pas simplement un sport, mais une vraie philosophie.
Il nuance à peine quand il dit: "C'est un gros travail aussi et il
faut toujours se remettre en question. Je m'entraîne toujours et j'ai
une salle de gym à la maison, pour faire de la musculation, travailler
mes techniques ou en combiner d'autres. Je ne relâche jamais. Je m'entretiens.
Je peux faire une centaine d'abdominaux".
Prétention ? Certainement pas.
Car il ajoute aussitôt, et dans un sourire: "Ma morphologie s'y prête
bien". |
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Hoanh Cuoc
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Et
l'Asie ?
Français pratiquant de nombreux arts martiaux, Robert
se sent évidemment très attiré par le continent jaune. Une attirance
qui ne date pas d'hier: "J'aurais voulu y aller, avec des copains
du Viet Vo Dao dans les années 70, mais à l'époque il y avait la guerre,
j'étais marié et j'avais des enfants, alors ! Oui, si l'occasion se
présentait, je serais intéressé d'aller y travailler à mon niveau.
J'aimerais aller dans diverses écoles afin de voir d'autres styles".
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Casse de galet en démonstration, une spécialité de Robert
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En compagnie du Maire d'Ollioules lors de la remise de la médaille
de la Jeunesse et du Sport
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L'autre
Robert Gramondi
Il n'y a pas que le sport dans la vie. Robert est aujourd'hui
retraité, mais avec une belle carrière derrière lui et bien d'autres
passions: "A quinze ans, j'ai intégré les apprentis de la DCNA de
Toulon, et j'y suis resté jusqu'à 53 ans. A côté de la vie sportive
dans les arts Martiaux, j'ai fait 10 ans de clarinette. J'ai aussi
deux filles, qui sont 1er Dan depuis 1983, et qui pourraient être
3ème ou 4ème Dan actuellement. Je les ai poussées jusqu'à ce niveau,
mais par la suite ça a été plus difficile, le travail, le petit copain
…Enfin voilà ! Personnellement, j'aime que ça remue un petit peu :
je fais du vélo, de la natation, et j'adore la chasse". Pour toute
cette belle carrière sportive, de travail, d'humilité, de dévouement,
pour ses nombreux élèves et amis, Robert a été récompensé de la médaille
de la jeunesse et des sports en mairie d'Ollioules le 5 décembre 2003.
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Avec l'équipe municipale d'Ollioules
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